«La cuisine et les repas sont aussi un langage qui va au-delà des mots»

Je trouve en effet fantastique de permettre aux migrants de cuisiner des plats de chez eux, alors qu’ils se retrouvent déracinés, dans des situations très déstabilisantes. Une belle manière pour eux, je pense, de retrouver un petit ancrage, sans doute bénéfique psychologiquement.

La cuisine et les repas sont aussi un langage qui va au-delà des mots. On peut inviter ou pas, être invité ou pas, dans une forme de langage pas forcément verbal.

Lorsqu’ils/elles invitent des bénévoles ou d’autres migrants à leur table, elles/ils prennent pour un moment une situation en main, alors qu’une certaine passivité est souvent de mise dans leur parcours.

Jusqu’ici, je n’ai jamais eu à déplorer des tensions, notamment en lien avec la cuisine. Je laisse faire et j’observe que le sens du respect mutuel est présent, mais je n’ai certainement pas l’expérience ni le recul de bénévoles en activité depuis bien plus longtemps.

«Quand je suis bénévole, je vois des personnes affairées, je sens des superbes odeurs et des belles assiettes sur la table.»

J'ai l'impression que les requérants ont compris que réchauffer une pizza était bon, la partager avec les autres de leur groupe était sympa, puis que les ingrédients pour cuisiner leur propre plat se trouvaient dans les magasins et qu'avec le matériel mis à disposition, casseroles, poêle et services, ils ont trouvé cet endroit comme un lieu de retrouver leurs gestes et les goûts de leur vie d'avant. «Quand je suis bénévole, je vois des personnes affairées, je sens des superbes odeurs et des belles assiettes sur la table.»

Je ne pense pas à l'heure qui passe, et la vaisselle se fait par tous, nous compris.
Les discussions partent de la nourriture et c'est très intéressant, ça provoquent des rires, sans compter qu'ils nous invitent toujours à manger, excellent très souvent !!